C’est une pratique basée sur le rythme, le mouvement, la voix et les interactions sociales qui vise à créer une harmonisation globale de la personne en faisant travailler de concert, selon des codes précis, tous les plans de la personne : physique, psychologique et social.
C’est une danse qui a des airs de jeux, légère, puissante, engageante spontanément.
Le travail de transformation dans l’organisation psycho-affective se fait en profondeur et à notre insu. Comme le tisserand qu’il est le système neuronal via les fonctions cognitives fait son travail en nous : esprit, corps, psyché sont mis en situation de rétaper, rétablir, revoir les schémas au profit de modèles plus …écologiques !
Cela se fait, se produit. Si nous en connaissons les mécanismes parce qu’ils sont passionnants à découvir pour autant le processus n’est pas verbalisé : nous demeurons sciemment dans l’espace du corps et du vécu et évitons l’intellectualisation par le mental.
Elle s’appuie sur :
Elle produit de manière durable
Elle procure, dans l’immédiat
Un art de l’être
Il est difficile d’enfermer ses objectifs et ses résultats dans des listes . C’est une approche vivante en ce sens qu’elle est le résultat de l’observation et d’une réinterprétation de traditions sacrées et populaires transmises de générations en générations depuis des millénaires. Créées par le vivant pour préserver le vivant . Le vivant, par définition est un mouvement, une forme qui échappe à une possible classification en liste. C’est une approche multi-dimmensionnelle, multi-modale pour entrer en adéquation avec la totalité d’un humain qui ne peut être réduite elle non plus à une liste. Comment dire le tout ? C’est donc une approche en mouvement, vibratoire, énergétique, philosophique, physique, relationnelle qui vient répondre à chacun selon son besoin. Rien ne se passe qui n’est été voulu par le participant et c’est donc à l’endroit où se niche le(s) besoin(s), là où c’est fixé, figé, arrêté que l’Expression Primitive va venir remettre ,ou pas !, du mouvement. Ou pas ? Oui, parce que parfois il est simplement question de toquer à une porte qui ne s’ouvrira que plus tard. D’où l’absence d’exigence de production et de résultats estimables sur une grille randomisée.
J’oserai dire qu’elle réveille les endormis, calme les agités, impulse le désir là où il y a manque , le régule là où il y a compulsion, remplace par la sécurité la sensation de peur face au vide, remet de l’espace là où c’est trop plein, allège ou remet du poids, de l’ancrage. On se sent mieux, plus soi, moins un autre qui habite en soi, on regarde l’autre et tout à coup il existe vraiment tel qu’il est. Vous l’avez compris : c’est un art de l’être.
Elle soutient de la manière la plus simple et naturelle qu’il soit : le “danser-chanter-rythmé-ensemble” le parcours de tout un chacun qui consiste à s’exercer du mieux qu’il le peut au noble métier de vivre.
C’est à Chicago qu’une danseuse Afro américaine crée le Primitiv’ Rhythm’
La danse d’Expression Primitive est née aux Etats unis dans les années 40-50 au moment du développement de la danse moderne afro-américaine. Katherine Dunhamm et Pearl Primus , deux danseuses chorégraphes afro américaines ont marqué ce mouvement artistique en cherchant à renouer avec leurs racines africaines. C’est en Haïti que la chorégraphe et anthropologue Katherine Dunham va être initiée à la gestuelle symbolique des cultes animistes du vaudou Haïtien . Elle s’inspire de l’esprit de ces traditions sacrées et crée le Primitiv’ Rhythm’ et le trasmet dans la Katherine Dunham Company,
Ça se poursuit en France, à Paris.
C’est avec Herns Duplan, un des danseurs venu s’installer à Paris dans les années 70, que France Schott Billmann, docteure en psychanalyse découvre ce qu’Herns Duplan a traduit en Français : L’Expression Primitive. France Schott Billmann identifie et théorise les similitudes entre la psychothérapie de type analytique et les thérapies traditionnelles des cultes animistes et chamaniques dont elle retrouve les trames symbolisées dans l’Expression Primitive. Elle écrit de nombreux ouvrages sur le sujet et fait évoluer cette technique artistique et chorégraphique vers une technique de médiation artistique à visée thérapeutique connue depuis 2022 sous le nom de Danse Rythme Thérapie ou Dance Rhythm’ Therapy.
Elle opère dans le monde entier
Plusieurs praticiens venus de tous les horyzons géographiques ont été formés à l’Atelier du Geste Rythmé par France Schott Billmann. Chacun agit dans son champs d’action de prédilection et selon ses formations initiales : aide et d’éducation à l’enfance, éducation psyco corporelle, psychomotricité, maladie d’Alzheimer et démences de type Alzheimer, maladie de Parkinson , grand public, soutient psychologique, cohésion d’équipe, art thérapie, médiation sociale, médiation culturelle.
Une danse qui fédère et réveille l’engouement.
Les atouts majeurs de l’Expression Primitive sont :
Sous son apparente simplicité de solides structures.
Si cette forme de danse paraît simple à celui qui la pratique ou la regarde , ses structures de fond, en revanche, s’appuient sur des critères spécifiques et codifiés selon un protocole précis inspirés des traditions premières du monde entier ainsi que des sciences humaines et sociales.
C’est du côté de l’ anthropologie, de la psychologie et de la psychanalyse, de la mythologie et de la philosophie associées à des compétences pédagogiques de transmission du geste rythmé et du geste vocal que l’animateur de séance puise ses sources pour construire la structure rythmique, chorégraphique, symboliques de sa proposition.
C’est sur ces mêmes principes fondateurs qu’il appuie sa conduite pédagogique et relationnelle.Le danse- rythme-thérapeute, l’animateur-trice de jeux rythmés, si il connaît “les coulisses” de son métier, maîtrise aussi l’art d’en préserver l’essence légère, joyeuse et conviviale dans sa manière de présenter les choses à ses participants.
Rendre le sourire à des fors intérieurs…
J’ai vu l’Expression Primitive faire battre la main de Roger* sur l’accoudoir de son fauteuil médicalisé. Elle a fait sourire et se dandiner comme jamais auparavant, Jeannette* , 85 ans au pôle Alzheimer de Limoux. Magali* , 23 ans, habituellement mutique et renfrognée “adore danser et chanter” et me le dit dans un sourire lumineux quand j’arrive avec ma sono sous le bras au seuil de l’institut médico -psychologique où elle réside.
De très bons danseurs, de très haut niveau, retrouvent le plaisir “premier” de danser.
Simple, puissant, gratuit. Et cela ensemence leur danse d’une nouvelle présence.
Des estimes de soi cabossées par les tragédies de la vie se retapent et certaines épreuves deviennent alors les racines de prodigieux devenirs.
Que demander de plus ?
Elle est accessible en tant qu’outil de médiation artistique à celui, celle qui aime danser et souhaite s’appuyer sur cette compétence dans une perspective d’accompagnement à la santé globale de la personne.
Nul n’a besoin d’avoir des compétences techniques de danse de niveau professionnel pour devenir un bon danse rythme thérapeute. C’est une danse qui déconstruit les aspects savants et complexes de l’académisme et même du folklore traditionnel. L’idée est de savoir faire une proposition dans laquelle on rentre “comme si on l’avait toujours fait”. Le projet et le désir d’accompagener l’autre compte plus qu’un niveau pro de danse. La formation fait le reste. C’est notre job.
Pour aller plus loin :
*Evidemment les prénoms ont été changés.
Le Bal poussière® ? J’ai adoré . Je m’abonne ! Pat est une comédienne, une conteuse, elle nous emporte dans la danse comme dans un rêve! Je ne sais pas comment elle fait mais on on danse tous et en plus c’est beau .Et on apprend mille chose fort intéressantes !
Joelle
“ Je me sens bien dans tout moi ”
Martine. Lille.